RTX 5090 vs RTX 5080 vs RTX 5070 Ti : Quel GPU de portable mérite de trôner sur vos genoux ?

Tous les deux ans environ, je me rappelle que les PC portables de gaming ne sont pas une légende. Je mets de côté mes souvenirs de tests douteux ou de performances décevantes, pour me pencher sérieusement sur ces PC à écran plat rabattable qui existent sur le marché. Et cela surtout, pour déterminer lequel d’entre eux mérite réellement que l’on passe à l’achat et si c’est un bon investissement.

Alors cette fois-ci, intéressons-nous aux trois GPU adaptés aux mobiles les plus ambitieux de la génération Blackwell signée NVIDIA : les GeForce RTX 5090, RTX 5080 et RTX 5070 Ti. Tous reprennent le nom de leurs modèles équivalents de bureau, à l’aura plus ou moins enviable, et représentent aujourd’hui les solutions graphiques de référence si vous visez le haut de gamme sur le marché du laptop gaming.

Comme toujours avec les GPU mobiles, il ne s’agit pas simplement de versions PC privées de leurs imposants ventilateurs. Ces puces subissent une adaptation en profondeur pour s’intégrer dans un portable, sans compromettre l’autonomie ou, disons-le franchement, risquer une surchauffe critique.

La RTX 5080 mobile, par exemple, repose bien sur l’architecture Blackwell, prend en charge intégralement le DLSS 4 et embarque 16 Go de VRAM GDDR7 — tout comme sa version PC. Toutefois, sa fréquence Boost maximale chute de 2617 MHz à 1500 MHz, et le nombre de cœurs CUDA et RT passe respectivement de 10 752 à 7 680 et de 84 à 60.

Les versions mobiles des RTX 5090 et RTX 5070 Ti sont encore plus allégées. La première perd plus de la moitié de ses cœurs CUDA par rapport à son équivalent de bureau (21 760 contre 10 496), tandis que la seconde voit sa mémoire passer de 16 Go en 256 bits à 12 Go de VRAM plus lente en 192 bits.

Ces ajustements ne visent pas uniquement à brider les performances : ils permettent aux GPU mobiles d’afficher une bien meilleure efficacité énergétique que leurs homologues desktop. Mais ils rappellent aussi clairement que les spécifications des versions desktop ne constituent pas un indicateur fiable des performances attendues sur PC portable.

Pour évaluer concrètement les performances, j’ai testé un portable équipé de chacun des trois GPU. La RTX 5070 Ti était intégrée dans un Medion Erazer Major 16 X1 (2 100 £), tandis que les RTX 5080 et 5090 se trouvaient respectivement dans deux configurations du Medion Erazer Beast 16 X1 Ultimate (2 500£ et 3 000£).

Côté tarifs, il n’y a pas de grande différence — quoique ces tarifs soient légèrement en dessous de la moyenne — pour leur gamme graphique de ce type, tout en offrant une qualité de fabrication tout à fait honorable. Les modèles Beast se distinguent notamment par leurs écrans mini LED 300 Hz, vifs et performants. Tous partagent également des composants similaires : processeur Intel Ultra Core 9 275HX, affichage 2560×1600, 32 Go de RAM — et probablement une chaîne d’assemblage identique. Autrement dit, les benchmarks effectués ici sont tout à fait équitables.

N’ayant pas testé d’autres GPU d’une telle résolution (1600p), voici d’abord une comparaison directe entre les trois modèles :

Sans surprise, la hiérarchie des GPU RTX 50 mobiles se confirme : la RTX 5090 reste en tête, suivie par la RTX 5080, puis la RTX 5070 Ti.

Mais si la 5090 bénéficie de davantage de VRAM et de plusieurs centaines de cœurs CUDA en plus… ses gains en performance ne sont pas aussi marqués qu’on pourrait l’espérer. Elle n’affiche que 4 fps de plus dans Total War: Warhammer III, 6 fps dans Horizon Forbidden West et F1 24, et 10 fps dans Alan Wake 2 — même si, dans ces trois jeux, la moyenne restant sous les 60 fps rend ce dernier écart légèrement plus perceptible à l’œil.

L’activation de fonctionnalités avancées comme le ray tracing ou le DLSS ne permet pas non plus à la RTX 5090 mobile de creuser un écart significatif face à la RTX 5080. Dans Horizon Forbidden West, par exemple, les deux GPU ont affiché une moyenne identique de 102 fps en mode DLSS Qualité. Même avec la génération d’images activée (×2), l’écart reste modeste : 151 fps pour la 5090 contre 143 fps pour la 5080 — une différence imperceptible à de telles fréquences.

Avec Cyberpunk 2077 c’est à peu près pareil : avec DLSS Qualité et ray tracing Psycho activé, le modèle équipé de la RTX 5090 a atteint une moyenne de 62 fps, contre 59 fps pour le portable doté de la RTX 5080 — des performances visuellement quasi indiscernables.

Quant à la RTX 5070 Ti, elle reste tout à fait compétente dans les mêmes conditions : 47 fps avec RT Psycho, ce qui reste fluide et jouable. Ce résultat confirme toutefois un écart réel entre la 5070 Ti et la 5080, là où la 5090 ne parvient souvent pas à justifier sa position en haut de gamme mobile.

Ces écarts limités peuvent surprendre si vous êtes surtout habitués aux versions desktop. Car dans cet univers, la RTX 5090 représente un bond bien plus marqué, même discutablement surdimensionné. En comparant les GPU desktop et mobiles à des résolutions comme 1440p ou 1080p, on mesure à quel point le facteur de forme impacte les performances — et à quel point l’écart entre les deux mondes reste important, surtout au sommet de la gamme.

Cela dit, les GPU mobiles bénéficient de circonstances atténuantes, à commencer par leur dépendance aux processeurs Intel Ultra, fortement axés sur l’efficacité énergétique. À l’inverse, tous les résultats issus des cartes desktop ont été obtenus sur la dernière configuration de test RPS, équipée d’un AMD Ryzen 7 9800X3D, reconnu à plusieurs reprises comme l’un des processeurs gaming les plus rapides au monde. Ceci est un avantage non négligeable — sans même évoquer les écarts majeurs en matière de refroidissement.

Malgré tout, le constat global reste essentiel : les GPU mobiles ne sont pas simplement des versions ralenties de leurs homologues desktop. Ce sont des produits fondamentalement différents, et les attentes doivent être ajustées en conséquence. Cela est particulièrement vrai pour la RTX 5090 mobile, qui délivre régulièrement moins de la moitié du framerate moyen de la version desktop. Les RTX 5080 mobile et RTX 5070 Ti mobile présentent également des performances largement inférieures, même si l’écart est moins extrême.

Dans Total War: Warhammer III, par exemple, la RTX 5080 mobile — plus compacte et plus économe — parvient à réduire efficacement l’écart, démontrant que certaines optimisations mobiles peuvent rester compétitives dans des contextes bien définis.

Recentrons-nous sur la comparaison entre portables : la RTX 5080 affiche toujours un léger retard par rapport à la RTX 5090, allant même jusqu’à la surpasser dans Shadow of the Tomb Raider en 1080p. Il est logique de voir les performances se rapprocher à faible résolution, où le processeur devient un facteur limitant, mais les résultats en 1440p et 1600p posent une vraie question : l’investissement supplémentaire pour la 5090 vaut-il réellement quelques images par seconde en plus ? D’autant que la RTX 5070 Ti, encore plus abordable, offre également une prestation solide à ces résolutions.

Même sur le path tracing, pourtant réputé pour mettre à l’épreuve les GPU les plus puissants, la RTX 5090 ne parvient pas à creuser un écart net. Cette technologie, théoriquement taillée pour le haut de gamme, devrait être le terrain d’expression privilégié de la 5090. Pourtant, avec ou sans génération d’images via DLSS, la RTX 5080 mobile reste tout près derrière.

C’est d’ailleurs dans ce domaine que la RTX 5070 Ti montre sa première vraie limite : elle est la seule des trois à passer sous les 30 fps dans Alan Wake 2 sans génération d’images. Cela dit, il faut reconnaître que les quelques images supplémentaires de la RTX 5090 par rapport à la 5080 apportent une sensation de fluidité légèrement supérieure — un avantage qui se maintient en mode MFG ×2 ou ×4, bien que les images générées par IA ne procurent pas tout à fait le même niveau de réactivité qu’un rendu natif.

Malgré cela, parmi ces trois GPU mobiles, mon choix se porterait toujours sur la RTX 5080. La RTX 5070 Ti reste une option, mais dans les jeux modernes récents et exigeants, la 5080 offre des performances plus fluides, ce qui en fait un meilleur investissement à moyen terme. Quant à la RTX 5090, elle n’offre pas l’écart de performances attendu face à son surcoût de 500£. Certes, l’écart semble moins disproportionné que celui qui sépare la RTX 5090 desktop de la 5080 desktop (près de 1 000£), mais comme nous l’avons vu, la version mobile ne livre qu’environ 50% des performances de son homologue de bureau. Alors oui, 50% de performances pour 50% de surcoût : l’équation se tient. Mais cela n’en fait pas pour autant une meilleure affaire que la RTX 5080, qui reste, elle, le choix le plus équilibré.